Bana Al-Abed de Twitter rencontre Erdogan de Turquie
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rencontré, mercredi 21 décembre, suite à leur évacuation d'Alep, Bana Al-Abed, âgée de 7 ans, et sa famille, au palais présidentiel d'Ankara, lors d'une séance photos minutieusement orchestrée.
Les autorités turques ont officiellement rapporté que le transport aérien de Bana et de sa famille en Turquie a été personnellement assuré par Erdogan pendant l'évacuation des forces anti-gouvernementales à d'Alep-Est.
L’entrevue, à laquelle participait le père de Bana, supposé avoir combattu avec les bataillons islamistes al-Safwa, est organisée alors que l'armée syrienne libère Alep et que le pays combat la guerre militaire et médiatique dont elle fait l’objet.
Bana, qui a commencé à tweeter en septembre à partir de la zone contrôlée par les troupes rebelle à Alep-Est, a rapidement été suivie par plus de 300 000 personnes. Cependant, un grand nombre, disent certains, provenaient de fake (faux comptes) ayant pour objectif de promouvoir les forces anti-gouvernementales.
Le compte Twitter, géré par Fatemah, la mère de Bana, professeur d’anglais, - mais prétendument écrit par Bana elle-même - a souvent été cité par la couverture médiatique du siège d'Alep.
Au demeurant, beaucoup ont remis en question l'authenticité du compte, suggérant que la sophistication linguistique, politique et numérique des tweets de Bana dépassait largement les capacités d'une enfant de 7 ans s’exprimant dans sa deuxième ou troisième langue.
D'autres encore ont soulevé des inquiétudes concernant la rapidité avec laquelle les journalistes occidentaux et leurs lecteurs étaient prêts à utiliser les tweets de Bana sans aucune tentative d’authentification de l'emplacement du compte ou de l'auteur. Certains ont soutenu que, dans une ère de fake news (fausses nouvelles) et dans un conflit saturé par la propagande générée par les partisans de tous bords, il était trop facile d’oublier les normes journalistiques qui consistent à effectuer une vérification minutieuse et systématique des sources.
Selon Jane E. Kirtley, professeur d'éthique des médias et de droit à l'Université du Minnesota, "C'est une vraie question de savoir si une enfant de 7 ans a été utilisée comme un outil de propagande, et si oui, par qui", a relaté le New York Times. "Parfois nous tombons amoureux d'un concept et ignorons fondamentalement les choses qui pourraient le remettre en cause, et nous ne tenons pas compte de signes qui devraient être interprétés comme des drapeaux rouges."
Source : telesure
Traduction : Dogan Presse Agence