Les journalistes mettent en garde sur la crédibilité de la couverture médiatique syrienne
La journaliste indépendante canadienne, Eva Bartlett, a récemment fait la une des journaux après avoir critiqué les agences de presse pour avoir recours à des sources douteuses et non identifiées.
Alors que la ville d'Alep continue à être libérée par les forces gouvernementales, deux journalistes couvrant le conflit ont participé à un débat animé organisé par la chaîne de télévision russe RT, sur la crédibilité de leurs sources et l'agenda occidental en Syrie.
Entre autres choses, Eva Bartlett a remis en cause la légitimité des sources sur lesquelles le journaliste anglo-saxon, Dilly Hussain, et une grande partie des médias occidentaux ont fondé leur reportage, incluant les tweets censés provenir d'une enfant de 7 ans.
"J'aimerais ... demander qui sont les militants qui tweettent ? Est-ce que (Hussain) se réfère à Bana Alabed, fillette de 7 ans, qui tweete en anglais ? Pas possible pour son âge (étant donné que) l’anglais n’est pas sa langue maternelle", a déclaré Eva Bartlett.
Elle a également remis en question la dépendance de Hussain à l'égard des Casques blancs, organisation bénévole qui prétend être impartiale, mais qu'elle a détractée après avoir appris qu'elle a reçu 100 millions de dollars de financement en provenance des États-Unis et du Royaume-Uni.
"Sont-ce vos sources ? Qui sont vos sources crédibles sur le terrain ?", a-t-elle demandé. "Ils sont financés par des groupes occidentaux qui veulent renverser le gouvernement syrien."
Ses commentaires sont survenus une semaine après avoir démonter la crédibilité de ses principaux collègues lors d'une conférence de presse organisée par la Mission permanente de la République arabe syrienne auprès de l’Organisation des Nations Unies. Elle les accuse d’avoir utilisé des rapports d'organisations internationales qui, selon elle, ne sont tout simplement "pas crédibles" et, concernant Alep-Est, non présentes sur place.
Hussain, qui a interrompu à plusieurs reprises Bartlett durant son exposé, a rapidement renoncé à ses arguments, la qualifiant de "théoricienne de la conspiration de première année du régime russe et de celui d'Assad".
"Soyons sérieux à ce sujet, si vous réfutez et ne croyez pas à ce qui se passe actuellement sur le terrain ... parce qu'une sorte de régime, de groupe de réconciliation, prétend que l'évacuation est terminée, alors bien sûr, vous allez accepter ce genre de propagande", répondit Hussain. Selon lui, le gouvernement syrien n'a pas respecté l'accord conclu avec les militants de l'opposition afin d’évacuer les civils et les combattants de la ville.
"Je rejette donc sans équivoque ces allégations parce que nous avons eu des preuves vidéo, des tweets, de personnes su place", a-t-il ajouté. "Vous avez juste été accueillie par le régime, vous n’êtes pas entrée dans les zones tenues par les rebelles. Et vous ne pouvez pas rejeter toutes les oppositions en les appelant Al-Qaida."
Bartlett, qui a voyagé en Syrie à plusieurs reprises depuis 2014, a répliqué que l'évacuation de milliers de civils a été bien documentée. Elle a ensuite expliqué que ses sources provenaient de journalistes syriens indépendants, du chef des médecins légistes du pays et même de civils ayant fui Alep.
"Ceci est documenté. Et ces personnes disent actuellement tout à fait le contraire de ce que dit (Hussain)", a-t-elle répondu. "Ces gens ont dit qu'ils ont essayé de s'échapper auparavant (et) qu'ils en ont été violemment empêchés par les terroristes... (qui) les ont affamés et ont stocké la nourriture."
Le 19 décembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l'unanimité une résolution exigeant la présence d’observateurs des Nations Unies lors des évacuations d'Alep assiégée.
Il a appelé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, "à mettre en place des mesures urgentes afin prendre des dispositions, y compris des mesures de sécurité en consultation avec les parties intéressées, afin de permettre la surveillance des Nations Unies, et d’autres institutions concernées par le bien-être des populations civiles, à l'intérieur des quartiers est de la ville d'Alep."
Source: Telesur
Traduction: Dogan Presse Agence