Jacqueline Sauvage est enfin graciée !

Les effronté-e-s sont nombreuses aujourd'hui à pleurer de joie suite à la grâce présidentielle totale enfin accordée à Jacqueline Sauvage, cette femme victime de 47 ans de violences conjugales puis condamnée à 10 ans de prison après avoir commis l'irréparable, tué son mari violent.
 
Après un an de mobilisation, une grande pétition, une vraie émotion populaire face au destin de cette femme où beaucoup d'autres se sont retrouvées tant les violences conjugales sont un fait de société majeur dans notre pays, Jacqueline pourra enfin retrouver les siens et n'avoir d'autre prison que sa conscience.
 
La société française doit à présent faire, elle aussi, son examen de conscience : Comment en est-on arrivé là ? Comment les coups de cet homme ont-ils pu envoyer trois fois cette femme aux urgences, sans que personne ne s'en émeuve ? Pourquoi 85% des femmes battues jugent-elles inutile de porter plainte en France, et s'en abstiennent ? Pourquoi ne nous intéressons-nous pas assez aux symptômes de la femme battue, à ses mécanismes de défense si bien décrits par la Docteure Muriel Salmona ?
 
Il y a urgence : Nous en sommes aujourd'hui, pour ce qui est uniquement des cas médiatisés de femmes assassinées par leurs compagnons ou ex-compagnons qui n'ont pas échappé à notre vigilance, à 118 victimes depuis le 1er janvier 2016 !
 
Les effronté-e-s partagent intensément la joie et le soulagement que doivent ressentir Jacqueline Sauvage et son entourage.

Nous restons mobilisées en réclamant de :

    Respecter tous les engagements de la France dictés par la Convention « d’Istanbul » du Conseil de l’Europe.
    Améliorer l’accès à l’information et au droit en les centralisant dans un document unique (lois, règlements, jurisprudence, lignes directrices ou protocoles nationaux… etc). Combien de femmes sont informées que la règle doit être celle de l’éviction du conjoint violent du domicile ? Dans la réalité, c’est la victime qui est la plupart du temps contrainte de fuir le domicile.
    Augmenter les accueils de jour, les lieux d’écoute, d’accueil et d’orientation (LEAO), les permanences dans les commissariats et gendarmeries, les permanences des associations et les centres d’hébergement spécialisés.

Réaliser plus de formation des professionnel-les.

Augmenter les moyens financiers des associations et des actrices de terrain: le coût, pour la société, des violences conjugales a été estimé à 3,6 milliards en 2012.

Créer plus de places d’hébergements d’urgence. Le conseil de l’Europe en préconise 6663 nécessaires, à raison d’une famille pour 10000 habitant-es.

Délivrer plus d’ordonnances de protection et plus facilement.

Délivrer plus de téléphones d’alerte pour les femmes en très grand danger dans tous les tribunaux de grande instance.

Renforcer les moyens de l’Observatoire national des violences faites aux femmes afin d’aider les association de terrain (FNSF, Fédération nationale des CIDFF).

Augmenter les fonds des accueils de jour, des lieux d’accueil et les centres d’hébergement spécialisés.
    Rendre obligatoire une commission départementale en matière de violences faites aux femmes pilotée par le Préfet.

Rendre obligatoire et financer les « référent-es violences » au sein des gendarmeries, commissariats et tribunaux dans tous les départements.

Renforcer l’éducation à la sexualité et à l’égalité à l’école.


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