Rencontres franco-gazaouite en DrÍ´me Ardèche

Depuis une semaine, les départements de la Drôme et de l'Ardèche accueillent deux gazaouis. Malgré un programme très chargé, ils sont reçus par différents élus locaux et responsables de lycées de la région.    Bassem et Nasser, deux conseillers pédagogiques de français étaient attendus en avril 2016.

Malheureusement, ils n'ont pu arriver qu'en février 2017. En effet, depuis plus de dix ans, la bande de Gaza est sous blocus et cette prison à ciel ouvert est entièrement contrôlée par l'armée israélienne d'une part et les autorités égyptiennes d'autre part, peu favorables à la sortie des gazaouis du côté égyptien. 

"Nous avons dû refaire une demande de visa pour la France, le premier étant expiré étant donné la lenteur d'attribution des autorisations jordaniennes et israéliennes" explique Bassem, palestinien de Gaza né en Algérie. "Nous nous sommes donc résignés à passer par le passage de Rafah, en Égypte. Ce fut un véritable calvaire. Nous sommes restés bloqué dans un bus à l'arrêt pendant six heures. Nous étions 180 personnes dont six handicapés au lieu de 55 personnes lors du passage de Rafah". 

Dans le cadre de la francophonie, tous deux sont venus dans différents lycées de Drôme Ardèche afin de rencontrer les élèves français qui correspondent avec les élèves de Gaza. "Les enfants chez nous sont frustrés. Ils ne connaissent pas les enfants du monde", explique Nasser, "pourtant, ils sont les mieux éduqués du Moyen-Orient". En effet, les résultats du Delf (diplômes délivrés par le ministère de l'Éducation nationale pour certifier les compétences en français des candidats étrangers) propulsent les gazaouis à la première position mondiale. "Plus de 3 000 enfants apprennent le français à Gaza", continue Nasser.
 
Pourtant, de tels résultats sont encore plus honorables lorsque l'on sait qu'à Gaza, il n'y a pas plus de sept heures d'électricité par jour et que beaucoup d'écoles ont été détruites lors des trois dernières attaques israéliennes sur la bande de Gaza causant des milliers de morts et pour moitié des enfants. Se pose également la question de l'eau, très salée. L'eau de Gaza est imbuvable. Les gazaouis sont obligés d'acheter de l'eau "potable" vendue par les israéliens ou installer un purificateur pour les plus fortunés. Les sévices psychologiques sont très graves sur cette population de plus de deux millions d'individus vivant sur 360 kilomètres carrés et touchée par plus de 80 % de chômage.

Beaucoup d'enfants sont orphelins ou handicapés. Sans l'aide internationale et celle de l'ONU, le bilan humanitaire et économique serait encore plus catastrophique qu'il ne l'est déjà.

Nos deux gazaouis espèrent un resserrement des relations culturelles et diplomatiques entre la France et Gaza afin de permettre plus de flexibilité aux jeunes qui souhaitent étudier dans l'hexagone et afin que la France exprime plus spontanément sa désapprobation sur le bafouement des autorités israéliennes quant aux impératifs français.

Selma Ajam
Dogan Presse


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