Prêt de mille diplomates américains dénoncent le décret anti-immigration de Donald Trump
Les diplomates ont déclaré que le décret anti-immigration de Trump, qui suspend l'entrée de ressortissants musulmans dans le pays était inconstitutionnel et s'opposait aux valeurs américaines.
Plus de 800 diplomates américains ont activé le "canal dissident", outil de communication interne du Ministère des affaires étrangères américain, pour s'insurger contre le décret de Donald Trump qui suspend l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans et de réfugiés du monde entier.
Un fonctionnaire du département d'État a indiqué que prêt de mille diplomates souhaitent signer le mémo contre le décret anti-immigration qui est «en opposition aux valeurs américaines et constitutionnelles fondamentales que nous, en tant qu'employés du gouvernement fédéral, avons promis de défendre". Ajoutant que l'interdiction développerait un sentiment mondial anti-américain et punirait les personnes venues aux États-Unis pour des raisons humanitaires.
Il a également confirmé que le message avait été soumis au secrétaire d'État par intérim, Tom Shannon, via le «canal dissident» du ministères affaires étrangères. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a lancé un ultimatum à l'encontre des diplomates qui s'opposent à l'ordonnance exécutive de Trump : "soit ils acceptent le programme, soit ils s'en vont" arguant du fait que les «bureaucrates de carrière» devraient respecter la volonté des citoyens américains et que cette interdiction «concerne la sécurité de l'Amérique».
Selon l'agence de presse Reuters, le memo stipule que c'est "une politique qui ferme la porte à plus de 200 millions de voyageurs légitimes dans l’espoir d’empêcher une petite fraction d’utiliser le système des visas pour entrer aux États-Unis et s’en prendre aux Américains. Cela ne répondra pas à l’objectif d’un pays plus en sécurité".
Créé à l'époque de la guerre du Vietnam, le "canal dissident" est un moyen de communication interne permettant aux diplomates américains d'exprimer leurs désaccords avec la politique étrangère du gouvernement. Selon l'AFP, cette contestation officielle est une déclaration de dissidence jamais vue dans l'histoire du département d'État.
Donald Trump a signé un décret ordonnant une interdiction d'entrée aux États-Unis pendant une période de 90 jours pour les ressortissants de sept pays musulmans : l'Iran, la Syrie, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen. Il a également prévu un arrêt temporaire d'une durée de quatre mois concernant toutes les admissions de réfugiés sur le territoire américain. Une exception a cependant été faite pour les chrétiens fuyant les conflits.
L'interdiction de Trump a été largement condamnée à l'échelle internationale, les Nations-Unies dénonçant le fait qu'elle va à l'encontre du Droit international. Trois États américains ont également entamé des contestations constitutionnelles contre le décret et les foules ont commencé à occuper les aéroports après la diffusion d'informations concernant les premières détentions en application de l'ordonnance.
Donald Trump a renvoyé le procureur général, Sally Yates, après qu'elle a publié une lettre informant qu'elle ne défendrait pas le décret.
Dogan Presse Agence – B.T.