Derrière la confusion, la piste terroriste se profile Í  Saint-Pétersbourg

La plus grande confusion règne à Saint-Pétersbourg, quelques heures après l'explosion dans le métro de l'ancienne cité impériale et deuxième cité de Russie.

Au moins dix personnes sont mortes et le dernier bilan provisoire compte une cinquantaine de blessés dont des enfants. Vers 14h40, heure où le métro n'est pas trop fréquenté, l'explosion a soufflé un wagon entre deux stations du centre-ville.

Alors que les réseaux sociaux ont vite montré sur internet les photos et vidéos de la porte gravement endommagée du wagon et des voyageurs sortant des décombres, la rumeur a couru sur une deuxième explosion. Une information annoncée puis démentie. Les autorités ont par contre confirmé qu'une bombe artisanale a été retrouvée dans une autre station de Saint-Pétersbourg. Et, par sécurité, à Moscou, des mesures supplémentaires ont été prises pour protéger le réseau de transport souterrain.

'Les circonstances ne sont pas claires, c'est trop tôt. Nous examinons toutes les causes possibles, le terrorisme aussi bien qu'un crime de droit commun', a rapidement déclaré Vladimir Poutine. Présent à Saint-Pétersbourg pour un forum politique et une rencontre avec son homologue biélorusse, le chef du Kremlin s'est entretenu avec les hauts responsables des services de sécurité. Si toutes les hypothèses, y compris la piste terroriste, sont examinées, c'est très vite après l'explosion le porte-parole du comité national anti-terroriste qui a lui-même rendu public les premières informations.

Engins explosifs de relativement faible puissance
L'agence Interfax, citant une source non identifiée, indique que l'explosion a été provoquée par une bombe remplie de shrapnel. D'autres medias ont évoqué des engins explosifs artisanaux bourrés d'éclats d'obus mais de relativement faible puissance. Ils auraient été laissés dans le wagon et non portés à la ceinture par un kamikaze comme lors de précédents attentats à Moscou. Le 29 mars 2010, des 'veuves noires' , femmes manipulées par les terroristes pour, après la mort d'un mari rebelle, se sacrifier elles-mêmes dans des attaques suicides, s'étaient ainsi fait exploser dans le métro de la capitale (38 morts). Dans ce cas, comme le 29 décembre 2013 dans la gare de Volgograd (16 morts) ou le 24 janvier 2011 dans le terminal d'arrivée de l'aéroport moscovite de Domodedovo (37 morts), ces explosions avaient été organisées par des rebelles islamistes originaires du Caucase russe.

Moscou visée par les menaces de l'EI
Apparue à la suite des deux guerres en Tchétchénie, cette rébellion islamiste du Caucase russe est désormais soupçonnée de servir de relais au recrutement de jeunes extrémistes pour la Syrie. Car Moscou a été spécifiquement visée par des menaces de l'organisation Etat islamique (EI) et les autorités redoutent le retour de combattants tchétchènes partis faire le djihad en Syrie. Depuis septembre 2015 et le début de l'intervention militaire russe en soutien au régime de Bachar al Assad, les services de sécurité sont en état d'alerte renforcée. Un mois après le début de cette intervention, un avion reliant l'Egypte et la Russie avec 224 personnes à bord avait explosé au-dessus du Sinaï, un attentat revendiqué par l'EI.

Benjamin Quenelle


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