L’arrestation de Salah Hamouri est prolongée de 48 heures
Arrêté mercredi matin à son domicile par l’armée israélienne, Salah Hamouri, jeune activiste franco-palestinien, restera en détention 48 heures supplémentaires sur décision du tribunal.
Ce matin à Jérusalem, le tribunal a accédé aux demandes de l’armée et a prolongé l’emprisonnement de Salah Hamouri de 48 heures pour « les besoins de l’enquête ».
Salah Hamouri a été arrêté mercredi matin, de façon totalement arbitraire, à son domicile de Jérusalem-est, par l’armée d’occupation. Sans que ses avocats n’aient reçu la moindre explication, ni aucun motif, le juge devant lequel il a comparu a décidé de le maintenir en détention pendant cinq jours pour les raisons de l’enquête. Selon certains médias arabes, celle-ci concernerait son appartenance à une « organisation ennemie » où il serait soupçonné de « s’être réengagé dans des organisations politiques illégales » mais le motif sous-jacent serait plutôt une volonté notoire de le voir quitter définitivement la Palestine.
Défense des droits des prisonniers politiques palestiniens
Franco-palestinien de 32 ans, Salah Hamouri a le statut de résident de Jérusalem-est et vient d’obtenir son diplôme d’avocat de l’université de Bir Zeit, en Cisjordanie. Il se consacre désormais à la défense des droits de l’homme et des droits des prisonniers politiques palestiniens.
Salah Hamouri a déjà passé sept ans dans les prisons israéliennes entre 2005 et 2011 pour double chef d’accusation : il a été accusé d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), mouvement nationaliste palestinien de gauche engagé dans la lutte armée contre Israël ainsi que d’avoir voulu assassiner le rabbin séfarade Ovadia Yosef, fondateur du parti ultraorthodoxe Shas et défenseur de l’occupation et de la colonisation. Bien qu’il ait toujours réfuté avoir la moindre responsabilité dans cet acte, sa condamnation, après trois années de détention administrative (sans inculpation, ni procès) fut malgré tout la résultante d’une procédure de plaidoyer de marchandage où on lui laissa le choix entre plaider coupable pour obtenir une peine de sept ans ou persister à nier et passer 14 ans dans les geôles israéliennes. Il avait été libéré en décembre 2011 dans le cadre de l’échange de prisonnier avec le soldat Gilad Shalit, capturé en juin 2006 au sud de la bande de Gaza par un commando palestinien.
Mais depuis sa libération, il y a cinq ans, Salah Hamouri milite pour les droits des prisonniers politiques palestiniens et en conséquence subi un harcèlement constant de la part des autorités israéliennes. Son épouse, Elsa Lefort, de nationalité française, et son fils ne peuvent vivre avec lui à Jérusalem-Est. Ils sont interdits de séjour sous le prétexte qu’ils représenteraient « un danger pour la sécurité d’Israël ». L’arrestation de Salah Hamouri mercredi est un nouvel exemple de cet acharnement.
« Mobilisation immédiate et massive »
En France, cette arrestation a provoqué une vive réaction chez les soutiens de Salah Hamouri et les réseaux sociaux francophones se sont emparés de l’information. Pierre Laurent, sénateur de Paris et secrétaire national du Parti communiste français (PCF) a écrit au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, afin qu’il exige des autorités israéliennes la libération immédiate de Salah Hamouri. L’Union juive française pour la paix et le Parti communiste français (PCF) ont fait part de leur indignation. Ce dernier a d’ailleurs condamné « les agissements du gouvernement israélien qui bafoue le droit international et les conventions de Genève ».
Jean-Paul Lecoq et André Bruneel, députés communistes respectivement de Seine-Maritime et du Nord ont, chacun de leur côté, interpelé le président de la République afin « d’œuvrer dès aujourd’hui, au nom de la France » pour la libération de Salah.
L’Association France-Palestine solidarité (AFPS), appelle chacun à se mobiliser et a publié un communiqué stipulant : « L'arrestation de notre concitoyen - dont le seul crime est de résister à l’occupation et à la colonisation - est inadmissible et insupportable. Notre mobilisation doit être immédiate et massive. Les autorités françaises ne doivent pas laisser passer une telle infamie ». L’AFPS appelle également à laisser des messages sur le site du consulat général de France à Jérusalem en suivant ce lien:
https://jerusalem.consulfrance.org/Contactez-nous-par-mail et au Ministère français des Affaires étrangères à l’adresse suivante
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/mentions-legales-infos-pratiques/nous-e..., en remplissant le formulaire avec comme objet « Français de l’étranger », ainsi qu'à la présidence de la République: http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/.
Béatrice Taupin
Dogan Presse Agence