Nuriye et Semih : cris de colère Í la Cour européenne des droits de l’homme
Le Front populaire de Nancy a organisé jeudi 14 septembre un meeting devant la Cour européenne des droits de l’homme afin de l’alerter encore une fois sur la situation des deux professeurs en grève de la faim depuis 195 jours.
Jeudi 14 septembre à 11 heures, les militant(e)s nancéien(ne)s et strasbourgeois(e)s du Front Populaire ont manifesté devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) afin de lancer un nouveau cri d’alarme concernant la situation des deux professeurs en grève de la faim depuis 195 jours.
Nuriye Gülmen et Semih Özakça ont été licenciés par décret loi dans le cadre des purges qui sévissent en Turquie depuis plus d’un an. Refusant de se taire et de se soumettre, ils se sont révoltés contre la vague de licenciement, contre l’état d’urgence et contre la répression en entamant une grève de la faim le 9 mars dernier. Emprisonné depuis le 23 mai, ils sont actuellement en train de mourir dans un hôpital carcéral sans aucune intervention des états de la communauté européenne, ni de la communauté internationale.
Le 3 août, la CEDH avait déjà refusé la demande de libération déposée par les avocats des deux professeurs arguant du fait que leur incarcération ne mettait pas en péril leur état de santé et ce, malgré plusieurs avis médicaux affirmant le contraire.
Deux représentants de Nancy et Strasbourg souhaitaient remettre en main propre, à la personne en charge du dossier, la pétition qui avait recueilli 308 signatures au cours des différentes manifestations ayant eu lieu depuis l’été à Nancy. Cependant cette personne n’a pas souhaité descendre à l’accueil et a préféré un entretien téléphonique.
Les militants ont alors scandé des slogans tels que « À bas le régime fasciste en Turquie ! », « Turquie assassin, Europe complice ! » et ont dû alors sortir de l’enceinte de la Cour. La manifestation a continué durant une heure et demie à l’extérieur de la CDEH.
Les différentes plateformes de soutien à la Résistance en Allemagne, dont les villes de Stuttgart, Mannheim et Cologne, appellent à un autre rassemblement, jeudi 21 septembre à 10 h 30, devant la Cour européenne des droits de l’homme. Les militant(e)s du Front populaire de Nancy et de Strasbourg seront également présent(e)s afin de soutenir les deux professeurs turcs.
La première audience de leur procès a eu lieu jeudi 14 septembre à Ankara où tout a été mis en place pour que les conditions ne soient pas en leur faveur : mise en garde à vue de leurs dix avocats 48 heures avant le procès, vingt autres avocats ont été désignés par le pouvoir en place pour les remplacer, interdiction pour les deux enseignants d’être présents à l’audience par crainte qu’ils ne s’échappent et report au 28 septembre prochain du fait de leur absence…
Il est donc indispensable que les manifestations de soutien à Nuriye et Semih se multiplient jusqu’au 28 septembre prochain et prennent une ampleur qui puissent faire infléchir l’actuelle indifférence des pays européens et de la CEDH, moins connue sous le nom qui résume ses attributions : Convention de sauvegarde des droits de l’homme et libertés fondamentales…
Béatrice Taupin
Dogan Presse Agence
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