Les hommes d’Erdogan infiltrent aussi la police allemande

Un instructeur de l'Académie de police de Berlin a admis que des policiers partisans d'Erdogan avaient été envoyés pour des manifestations kurdes.

Il est apparu que les partisans du régime d'Erdogan ont infiltré les académies de police, en plus des infiltrations déjà avérées de plusieurs institutions étatiques et des forces de police en Allemagne. Un instructeur de l'Académie de Berlin a admis que des policiers fidèles partisans d’Erdogan avaient été envoyés lors des manifestations kurdes.

Les violences policières ont considérablement augmenté à Berlin et dans d'autres villes allemandes lors des manifestations organisées par les Kurdes. La question est la suivante : est-ce dû à la présence d'officiers de polices turcs nationalistes ou pro-Erdogan au sein des forces de police en Allemagne ?

La réponse à cette question a été donnée par un instructeur de l'Académie de police de Berlin, qui a récemment fait la une pour des scandales. Un instructeur souhaitant garder l’anonymat s'est adressé à Der Spiegel et a déclaré : « Des policiers fidèles partisans d'Erdogan sont envoyés lors des manifestations kurdes. Comment cela va-t-il continuer sans problème ? Je ne sais pas. »

« Les chefs ne font que regarder »
Lors d'un entretien au Berliner Morgenpost, des allégations similaires ont été formulées par un autre instructeur souhaitant également garder l’anonymat. Il a déclaré y avoir des partisans d’ErdoÄŸan parmi les candidats turcs pour intégrer les forces de police allemandes et il a ajouté : « Même si je reste critique face à cela, les autorités sont indulgentes parce qu'elles considèrent qu'il s'agit d'une question de liberté d'expression. »

En juin, une manifestation de masse avait eu lieu à Berlin pour protester contre l'interdiction allemande d’ériger des drapeaux des PYD, YPG et YPJ. Trois manifestants avaient été blessés lors de l'attaque policière violente causée par la présence de drapeaux YPG et YPJ dans la foule.

Durant la manifestation, un policier s'approchant d'un Kurde nommé Åžemsettin Sevim et le frappant sur la tête avec une matraque avait été filmé. Sevim a été grièvement blessé et hospitalisé, mais aucune enquête n'a été ouverte contre l’officier de police.

Plus tôt dans l'année, un officier de la police berlinoise avait également posté sur Facebook une photo montrant le signe de la main du groupe ultra-nationaliste turc des « Loups Gris ». Les unités de police avaient confirmé l'authenticité de la photographie et déclaré qu'une enquête avait été ouverte contre l’officier turco-allemand impliqué. Rien n'en est sorti et l'affaire a été jetée aux oubliettes.

Le régime ErdoÄŸan a tout infiltré
Le régime d'Erdogan qui met en place un réseau d'espionnage pour les services secrets turcs (MIT) par l'intermédiaire des Affaires religieuses turques en Europe (DITIB), des consulats, des sociétés fictives et des banques turques a souvent été à l'ordre du jour en Allemagne.

Certains candidats en poste au sein de l’agence de renseignement nationale d’Allemagne, l'Office fédéral pour la  protection de la Constitution, ont été démasqués pour leurs liens avec le MIT. En octobre dernier, le Bureau de l'immigration et des réfugiés (BAMF) a été ajouté à la liste des institutions allemandes infiltrées par le MIT.

L'inspectrice en chef germano-turque, Döndü Yazgan, agent d’harmonie dans la police de Wiesbaden, dans l'état de Hesse, avait été démasquée pour ses liens avec le MIT et l'ANF avait révélé son identité en août dernier. Yazgan était l'un des agents du régime d'Erdogan. Après l'enquête menée contre elle, elle continue à travailler avec la police d'État de Hesse en tant qu'officier subalterne.

Traduction Dogan Presse Agence


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