Une opération antidrogue au CHU de Nantes critiquée
Vingt-quatre policiers ont été mobilisés, plusieurs chambres fouillées, et seulement sept grammes de résine de cannabis saisis.
24 agents de police mobilisés, trois bâtiments hospitaliers contrôlés... et sept grammes de résine de cannabis saisis. Une opération antidrogue menée jeudi à l'hôpital Saint-Jacques de Nantes (Loire-Atlantique) a été largement raillée sur les réseaux sociaux, des internautes la jugeant disproportionnée face au montant de la saisie, une quarantaine d'euros environ. Des contrôles menés dans les chambres de patients soignés en psychiatrie ont également été critiqués.
L'intervention a eu lieu jeudi, «sur réquisition de la direction du CHU et du procureur de la République», rapporte le quotidien local Presse Océan. Lors de cette «vaste» opération de recherche, vingt-quatre fonctionnaires de police, appuyés par deux chiens spécialisés dans la détection de drogue ont été mobilisés. Trois bâtiments de l'hôpital ont été contrôlés, et des perquisitions menées dans des chambres de «deux unités de psychiatrie en milieu ouvert». Le patient dans la chambre duquel la saisie a eu lieu a été «convoqué au commissariat», selon le quotidien.
Malgré le maigre butin, la Direction départementale de la sécurité publique de la Loire-Atlantique s’est félicitée samedi de l'opération sur Twitter, à grand renfort d'emojis. La police a notamment salué une «belle collaboration» avec le CHU de Nantes, dont dépend l'hôpital Saint-Jacques.
«Nos forces de l’ordre ont mieux à faire de leur temps !»
Un message contesté aussi bien sur le fond que sur la forme par des dizaines d'internautes. «24 policiers et 2 chiens pour saisir 7g de cannabis à un patient qui s’en servait peut être pour soulager sa douleur...», écrit ainsi l'un d'eux.
«Je serais pas déjà pour la légalisation du cannabis que cette anecdote finirait de me convaincre. La pénalisation ne sert ni la prévention ni la sécurité et nos forces de l’ordre ont mieux à faire de leur temps !», a également dénoncé sur le réseau social le porte-parole Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou.
En septembre, des syndicats du CHU avaient dénoncé l’existence d’un trafic de drogue dans l’enceinte de ce même hôpital, rappelle Presse Océan, un commerce auquel l'intervention de cette semaine n'a pas permis de mettre un terme. La police du département n'a pas réagi à la polémique suscitée par son tweet.