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Erdal GͶkoglu, la vision allemande du terrorisme

Le 12 décembre 2017, le tribunal de Liège en Belgique a accepté la demande d’extradition d’Erdal Gökoglu, réfugié politique turc, faite par l’Allemagne.

 

Suite à un mandat d’arrêt européen émis par l’Allemagne, Erdal Gökoglu est emprisonné depuis le 13 novembre à la prison de Lantin à Liège en Belgique. Reconnu réfugié politique en 2007 suite à des persécutions et tortures subies dans les prisons turques, il vit dans le pays depuis 2002.

 

Son avocate, Selma Benkhelifa, membre du Progress Lawyers Network Brussel, réseau de cabinets d’avocats progressistes à Bruxelles, a publié un communiqué dans lequel elle expose la situation.

Selon le juge de Hambourg en Allemagne, il serait un fonctionnaire dirigeant le DHKP-C, Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple, classé comme organisation terroriste. Les arguments de cette accusation sont basés uniquement sur quatre principaux points : avoir distribué la revue YürüyüÅŸ ; avoir organisé trois grands concerts de Grup Yorum, le groupe de musique contestataire turc, avoir co-fondé une association culturelle. Et enfin, être intervenu lors d’une conférence à l’Université de Berlin pour alerter sur les pratiques de la torture dans les prisons de Turquie, ce qui selon le mandat « montre son importance dans l'organisation ».

 

Ses avocats ont pourtant tenté de démontrer qu’en démocratie, aucune de ces accusations ne pouvaient justifier d’une quelconque appartenance à un organisation terroriste. Or, la justice belge estime que pratiquer ces activités dans le cadre d’une organisation terroriste qualifie en conséquence la personne de terroriste elle-même. Malheureusement cette argumentation ne permet aucune défense puisque qu’elle s’insère dans une boucle permanente où « Il est terroriste parce qu'il a fait ces activités et ces activités sont terroristes parce qu'il est terroriste. »

 

Se pose alors le problème des États qui, sans justification aucune, classent désormais des comportements légitimes comme terroristes car exercés dans un cadre supposé terroriste. Ceux-ci deviennent alors des états policiers où toute activité peut devenir potentiellement suspecte, où aucun cadre juridique n’est clairement défini, où le droit de défense est réduit à néant et dépend d’opinions politiques non étayées d'un procureur. 

 

Dogan Presse Agence


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