NuSe : 500 jours de résistance
Nuriye Gülmen et Semih Ozakça sont deux enseignants qui revendiquent leurs droits car ils souhaitent récupérer leurs emplois perdus par décret-loi dans le cadre de l’état d’urgence qui sévit dans le pays. Aujourd’hui , ils en sont à 500 jours de résistance. Un rassemblement est prévu ce soir à 18 heures sur le boulevard Yüksel à Ankara.
À 18 heures ce soir, un meeting est prévu en l’honneur du 500e jour de résistance des deux enseignants Nuriye Gülmen et Semih Ozakça qui luttent pour eux mais également pour tous les enseignants dans leur situation. Ils veulent récupérer leurs emplois, combattre les répressions et l’état d’urgence mis en place par le gouvernement du président Erdogan et sauvegarder leur dignité.
Malgré la faiblesse de leur état de santé, dû à presqu’un an de grève de la faim, Nuriye et Semih seront présents ce soir. Une déclaration de presse sera faite lors du meeting qui est organisé devant la statue des droits de l’Homme.
En Turquie, l’Éducation nationale reste l’administration la plus touchée par les purges politiques menées par le gouvernement. Et c’est dans ce cadre que Nuriye et Semih ont été licenciés en novembre 2016. Refusant de se taire et de se soumettre, ils ont d’abord manifesté de façon tout à fait pacifique avenue Yüksel. Arrêtés à plusieurs reprise puis emprisonnés sous la fausse accusation d'être « membre d'une organisation terroriste », durant de longs mois, rien ne leur a été épargné.
Leur résistance a été reprise jour après jour, à Ankara où un petit groupe de manifestant a bravé courageusement les violences policières. Mais elle a également dépassé les frontières du pays où tous les week-ends des manifestations ont eu lieu dans différentes villes d’Europe et ainsi que chaque jeudi, devant la Cour européenne des droits de l’homme. Un grand nombre de personnes, en Turquie et dans divers pays, ont repris le combat des deux enseignants en se mettant eux-mêmes en grève de la faim.
Après plusieurs audiences de leur procès où les règles élémentaires de justice ont été bafouées, ils ont été assignés à résidence, puis Semih a finalement été relaxé. En revanche, Nuriye est toujours dans l’attente de la fin de sa procédure juridique où elle risque jusqu’à vint ans de prison.
Oppressés par le poids des injustices politiques, juridiques et sociales, Nuriye Gülmen et Semih Ozakça sont désormais devenus le symbole de la lutte pour la justice, les icônes de la résistance populaire. Ils se battent pour faire respecter leur existence et celles de tout un peuple. Ils se battent contre les inégalités, le totalitarisme, le respect des droits humains, la paix et la démocratie.
Béatrice Taupin
Dogan Presse Agence