Italie : conférence de presse de Gianfranco Castellotti

La conférence de presse qui s’est tenue hier (16 Octobre) dans l’après-midi à notre siège et la réunion publique au Sally Brown en soirée nous ont donné des moments de grande réflexion sur la valeur du militantisme internationaliste et sur l’émotion de pouvoir embrasser le camarade Gianfranco Castellotti libéré en Turquie.

Ci-après le rapport de Gianfranco.
 
Report iniziative, Rome, 16 octobre 2018

Avec la conférence de presse (la première après le retour de Turquie) organisée par les camarades de Patria Socialista et l’assemblée publique au Sally Brown en présence de mon avocate, Michela Arricale, des Giuristi Democratici, on a tenté de faire une reconnaissance aussi exhaustive que possible sur l’urgence démocratique en Turquie. D'un côté, mon "aventure" en Turquie. De l'autre, la situation juridique dans le pays, l'état de droit, la résistance de la gauche dans le pays qui unit avocats, enseignants, étudiants, travailleurs...
 
Une résistance qui subit la répression féroce du fascisme d'Erdogan, mais ne recule pas, menant une lutte ouverte dans les tribunaux, dans les écoles des quartiers populaires avec des méthodes non violentes de lutte, dans le but de démasquer le faux visage du régime d’Erdogan...
 
Mon arrestation était une gigantesque opération médiatique, avec un nombre impressionnant de forces anti-terroristes complétées par des hélicoptères survolant le centre culturel où ils nous ont pris.
Une opération médiatique appropriée pour le grand public turc, alors même que les avocats engagés dans la défense de Grup Yorum étaient arrêtés dans la salle d'audience.
Une image de l'extrême faiblesse du régime d’Erdogan, certainement pas de la force.
L'image d'un régime pourri qui ne peut plus faire autre chose que d'appeler « terroristes » tous ceux qui s'opposent à sa politique économique et sociale.
 
J'étais à Istanbul pour le énième procès contre le groupe Grup Yorum qui chante la lutte contre le tyran. Je devais rencontrer, dans la soirée, deux travailleurs du troisième aéroport d'Istanbul dont les luttes contre les conditions de travail inhumaines ont conduit à l'arrestation des dirigeants syndicaux et à l'arrestation de 40 travailleurs. Malheureusement, la mission a échoué.
 
J'ai vécu huit jours hors de tout contexte légal alors que la garde préventive pour des arrestations en masse ne doit pas excéder quatre jours.
J'en ai souffert. Une détention tout à fait illégale.
Pour démontrer que l'Union européenne, quand elle dit par la bouche de Federica Mogherini, « il est bon d'avoir supprimé l'état d'urgence, mais pas assez », ne sait pas ou prétend ne pas savoir que les décrets d'urgence ont été incorporés dans la législation turque.
 
La démonstration que maintenant en Turquie la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir législatif n’est plus qu’une illusion, un véritable Far West avec également une récompense « mort ou vif » sur la tête de certains citoyens européens.
 
Il est évident qu’en entrant dans le système « pénitentiaire » turc, on sait quand on entre, mais il est impossible d’en prévoir les évolutions, ni de savoir ce que l’État turc décidera de faire. Car ce qui est vrai dix minutes avant n’est plus valable vingt minutes plus tard.
 
Je conclus en remerciant pour l’immense solidarité que j’ai reçue, beaucoup disent respectueuse, mais certainement pas prise pour acquise.
Avec des salutations spéciales à mes avocats italiens des Giuristi Democratici, aux Turcs de #HHB et #CHD ainsi qu’à l'ensemble du Consulat d'Italie à Istanbul. Leur travail d'un point de vue professionnel et humain a été inestimable.

Merci aux camarades de Patria Socialista et aux amis du Sally Brown pour avoir accueilli les deux initiatives d’hier.
 
« Gian »

Les prochaines dates des réunions sur « L’Autre Turquie », nationales et internationales, seront annoncées sous peu.

Traduit de l’italien par Liliana Ciorra


:

Poste similare


Photos de l'article

Video de l'article