Mine Günbay et Souad El Maysour, deux adjointes de Roland Ries, ont démissionné hier de l’ensemble de leurs fonctions et mandats. En charge de délégations peu à peu « vidées de leurs contenus », elles quittent une équipe « obnubilée par les municipales de 2020 » et, selon elles, minée par les tensions.

Les courriers adressés au maire Roland Ries, au président de l’Eurométropole de Strasbourg et au préfet sont partis ce jeudi. Mine Günbay, conseillère eurométropolitaine et adjointe au maire en charge notamment des droits des femmes et de la démocratie locale, et Souad El Maysour, conseillère eurométropolitaine déléguée et adjointe en charge des médiathèques, de la lecture publique, du cinéma et de l’audiovisuel, démissionnent de l’ensemble de leurs mandats et fonctions.

Concrètement, elles ne siégeront pas lundi au conseil municipal de Strasbourg. Et ne toucheront plus leurs indemnités de fonction le mois prochain, une fois leur décision actée par le préfet.

Les deux femmes partent sans regrets. « Fières de leur bilan », convaincues d’avoir bien œuvré lors du premier mandat, désolées en revanche de voir leurs délégations vidées peu à peu de leur contenu ces deux dernières années.

Les élues en partance ont toutes deux quitté le PS, Mine Günbay à l’automne, « après la suppression d’un ministère aux droits des femmes de plein exercice », Souad El Maysour plus récemment, dans la foulée du débat sur la déchéance de nationalité. Pourtant, les deux l’assurent, leur décision, et leurs difficultés au sein de l’équipe, n’ont aucun lien avec la fin de leur aventure socialiste.

Non, si elles quittent le navire, c’est d’abord qu’elles ont vu leurs délégations grignotées au fur et à mesure que leur « appartenance réelle ou supposée au clan Bies » leur coûtait la confiance du maire et de ses proches. Pour mémoire, Philippe Bies, député de la 2e circonscription, président de CUS Habitat et Habitation Moderne, est présenté comme un des prétendants possibles à la succession de Roland Ries qui favoriserait, lui, son dauphin et premier adjoint, Alain Fontanel.

De fait, Mine Günbay comme Souad El Maysour se retrouvent aujourd’hui « exclues des circuits d’information et de décision » au point de se sentir « dépossédées de leurs engagements », regrette Souad El Maysour.

Surtout, elles décrivent une municipalité « obnubilée par les municipales de 2020 », au point d’avoir cet horizon pour seul projet politique. « Qu’il y ait des frictions en interne, un an avant la bataille des municipales, on pourrait le comprendre, c’est la politique. Mais là, la guéguerre des clans fait déjà rage. Alors que la montée du FN, notamment, devrait nous rappeler à nos engagements », regrette Mine Günbay.

Contacté hier dans la soirée, le Roland Ries n’a pas souhaité réagir avant d’avoir connaissance du contenu des lettres parties ce jeudi.

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