Se soigner Í  Bourg lès Valence

Tout en alertant la population sur un déficit de médecins qui se fait jour à Bourg lès Valence, R.V.C.C. (Rouges – Verts – Citoyennes – Citoyens.) a lancé au printemps 2016 une consultation pour la création d'un «Centre de santé mutualiste». Après un nombre encourageant de réponses, se tenait, mercredi 21 septembre, à la Passerelle, la première réunion publique sur cette question. Plus de 80 bourcains s'étaient déplacés pour en débattre.

Gérard Esson et Odile Blanc ont introduit le débat. Antoine Di Ruzza, Président de l'U.G.R.M. Drôme et Ardèche (Union de gestion des réalisations mutualistes.), était invité pour témoigner de l'activité des Centres de santé mutualistes dans les deux départements et notamment des 2 Centres Romanais.

Le constat pointe le manque de médecins généralistes formés dans notre pays depuis l'instauration dans les années 80 d'un numerus clausus dans les universités de médecine. De plus, beaucoup d'étudiants sont orientés vers des «spécialités», plus lucratives au final que la médecine générale, et ceux qui terminent leur doctorat aujourd'hui sont happés par les régions littorales et les grandes zones urbaines d'avantage favorables au

«clientélisme». Avec ces inégalités géographiques apparaissent des déserts sanitaires. A cette politique dévastatrice pour les moyens de santé, il faut ajouter que la population de médecins généralistes est vieillissante, ce qui place aujourd'hui 70 % des villes de moins de 20 000 habitants en difficulté quand leurs médecins arrêtent leur activité.

Ainsi, nous nous éloignons d'un service public ou serait respecté des règles comme : «1 médecin pour 1500 habitants» ou encore «chaque citoyen ne doit pas être à plus de 30 minutes d'un lieu de soins». L'observatoire national de la santé a désormais préconisé aux universités de médecine de diriger à nouveau les étudiants vers toutes les spécialités, c'est heureux. Car même s'il apparaît que d'autres dispositions voient le jour, il nous faudra au moins une décennie pour combler ce retard.

En attendant dans les Centres mutualistes, comme ailleurs, les candidatures sont ouvertes aux médecins étrangers. Ceci est injuste pour leur pays d'origine parfois encore plus démuni que nous en matière de santé.

Antoine Di Ruzza explique la différence entre «Centre de santé» et «Maison médicale» (Association de médecins sur la base du système libéral.). Pour l'assistance, cette dernière est déjà bien car elle assure en continu la présence d'un médecin sur un lieu identifié. Mais l'assemblée semble conquise par les autres principes énoncés par Antoine Di Ruzza : - le respect du secteur 1, donc pas de dépassements d'honoraires (L'Union des Mutuelles de France demande la suppression du secteur 2.), - le respect de la permanence des soins, - pluridisciplinarité pour répondre au besoin de parcours et de coordination des soins (Notamment pour les maladies chroniques). Reste la question des visites à domicile qui se font rares avec les médecins libéraux actuels et qui ne sont pas assurés par les Centres de santé.

En réponse à une question de la salle sur la facilité à trouver des médecins acceptant d'être salariés, A Di Ruzza fait remarquer, qu'aujourd'hui en France, si nous formons de moins en moins de généralistes, ceux qui sortent diplômés préfèrent souvent le salariat ou le travail collectif dans une structure, quelle qu’en soit la forme juridique, car ils aspirent à pouvoir dégager du temps libre et souhaite pouvoir confronter leur expérience.

Le Président de l'U.G.R.M. conseille d'obtenir une ligne budgétaire de financement public plutôt que des subventions ponctuelles car ce sont les frais de fonctionnement au quotidien qui sont les plus importants.

Et c'est bien sur ce point que la majorité municipale actuelle de Bourg lès Valence ne semble pas disposée à répondre favorablement à notre projet. Or, c'est par la municipalité qu'un tel projet doit être argumenté à l'A.R.S. (Agence régionale de santé), seule instance à pouvoir délivrer l'autorisation d'ouverture d'un Centre de santé ou d'une Maison médicale.

Le prétexte du refus de la majorité municipale c'est qu'il n'y a pas de coordonnateur de projet et pas de médecin-formateur sur la commune (indispensable dans une structure collective.). Puis elle argue qu'avec la baisse des dotations de l’État, elle ne peut pas faire vivre une ligne budgétaire santé. Mais elle ne nous dit pas qu'elle vient d'accumuler 2 millions d'excédent budgétaire avec notamment les baisses drastiques de subvention aux associations. Il y a donc là de quoi démarrer une ligne budgétaire sans pour autant continuer à étouffer les activités sportives et culturelles sur la commune.

Gérard Esson conclut en déclarant cette assemblée «lanceur d'alerte pour la santé à Bourg lès Valence» et invite les participants à rester «connectés» avec les actions à venir de R.V.V.C. pour continuer à mettre la pression sur les élus locaux et faire aboutir un projet respectueux de notre santé.

Evelyne BOURGET


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