Des syndicats étudiants et lycéen, mais aussi SOS-Racisme et Ni putes ni soumises ont organisé des rassemblements, lundi soir à Paris et dans plusieurs villes.
Sur la place de la République à Paris, environ deux cents personnes ont répondu à l’appel au rassemblement citoyen lancé au lendemain du premier tour de la présidentielle par SOS-Racisme, les syndicats étudiants (FAGE, UNEF, UEJF) et lycéens, pour faire barrage au Front national. Les organisateurs ont dénoncé au micro le « parti de la haine », contre lequel ils appellent à lutter en votant au second tour. La CFDT s’était également jointe au rassemblement.
« Ce n’est qu’une première étape dans la mobilisation », espère Sacha Ghozlan, président de l’UEJF, qui rappelle qu’un concert contre le FN est prévu dimanche au même endroit. « C’est important de commencer à construire un front républicain tout de suite. On ne peut accepter un Front national à 22 %. »
« On a pris un coup sur la tête hier soir, souligne Juliette, étudiante en master à l’université Paris-I. C’est horrible les scores du FN ». « Mes parents ont fait barrage en 2002, c’est notre tour maintenant, ajoute Basma, étudiante elle aussi. Même si c’est dur de devoir choisir entre la peste et le choléra. »
« Mener la bataille sur les campus pour rassembler »
« Nous sommes profondément “apartisans”, mais nous défendons les valeurs républicaines : l’humanisme, l’Europe, la fraternité… Le FN est en dehors du spectre républicain, d’où notre appel », expliquait au Monde, lundi matin, Jimmy Losfeld, le président de la FAGE.
De son côté, l’UNEF appelle au « sursaut citoyen » et a lancé une pétition contre le Front national – le « vote de la haine » – sur le site La Jeunesse contre le FN. Elle affirme vouloir « mener la bataille sur les campus universitaires pour rassembler les jeunes et lutter contre l’extrême droite » et réfléchir aux conditions de mobilisation le 1er Mai.
C’est un 1er Mai, il y a quinze ans, que des dizaines de milliers de jeunes avaient manifesté après la qualification historique de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002 (1,3 million de manifestants dans toute la France ce jour-là, 500 000 dans la capitale).
Des appels à bloquer les lycées
Les lycéens de la FIDL devaient, eux aussi, se mobiliser lundi dans la soirée pour montrer que « la jeunesse emmerde toujours le Front national ». « Ce parti est un danger pour l’avenir des jeunes. Suppression de l’école gratuite pour les enfants d’étrangers, banalisation de la parole raciste, position rétrograde sur le droit des femmes… ce parti ne doit pas arriver au pouvoir en France ! », peut-on lire dans son communiqué.
Les appels à bloquer les lycées, à Paris notamment, qui avaient résonné sur Twitter, n’ont pas été suivis d’effets lundi matin, a assuré le rectorat de Paris, tout en soulignant être « vigilant » pour mardi. Des appels à bloquer les établissements dans la semaine, et notamment jeudi 27 avril, continuent d’être relayés sur les réseaux sociaux.
C’est d’ailleurs sur ce terrain que les jeunes rivalisent de mots d’ordre pour le second tour. Avec d’un côté ceux qui appellent à faire barrage au FN en votant pour M. Macron, de l’autre les partisans de l’abstention ou du vote blanc. Cette opposition peut se lire à travers les hashtags #LesJeunesEmmerdentLeFrontNational, #Le7MaiContreFN d’une part et #NiMarineNiMacron ou les #SansMoiLe7Mai d’autre part.
Par Mattea Battaglia, Camille Stromboni et Aurélie Collas