Carles Puidgemont réfugié en Belgique : le parquet espagnol demande un mandat d'arrêt européen
Le parquet espagnol réclame un mandat d'arrêt européen contre Carles Puidgemont, le président catalan destitué, qui se trouve actuellement en Belgique. L'indépendantiste risque jusqu'à 30 ans de prison. Les juges devront trancher.
De président de région à fugitif en cavale. Ce jeudi 2 novembre, le parquet espagnol a demandé un mandat d’arrêt européen contre Carles Puigdemont, le président catalan destitué par le gouvernement de Mariano Rajoy. La veille, Me Paul Bekaert, spécialiste du droit d'asile et du mandat européen et avocat du dirigeant indépendantiste, avait prévenu que son client ne se rendrait pas devant la justice espagnole car "le risque est grand qu'il soit arrêté". Ce lundi, une juge d'instruction de l'Audience nationale, juridiction siégeant à Madrid et chargée des affaires complexes, avait été saisie par le parquet pour poursuivre l'exécutif de la Généralité de Catalogne pour rébellion et sédition, chefs passibles respectivement d'un maximum de 30 et 15 ans de prison.
Lors de l'audience de ce jour, le parquet a également réclamé le placement en prison préventive de l'ex-vice-président de la Catalogne, Oriol Junqueras, et de sept autres membres du gouvernement catalan destitué ainsi que la libération sous caution d'un neuvième conseiller (ministre) qui avait quitté le gouvernement avant la déclaration unilatérale d'indépendance. En tout, quatorze conseillers étaient convoqués ce jeudi à Madrid. Cinq ne s'y sont pas rendus, dont le président Carles Puigdemont.
Carles Puidgemont dénonce "un procès politique"”¨
Le procureur général de l'État a demandé que les dirigeants soient inculpés pour "détournement de fonds publics", "sédition" et "rébellion". Les indépendantistes mis en cause sont notamment accusés d'avoir encouragé "un mouvement d'insurrection active" au sein de la population catalane pour parvenir à la sécession.
Depuis Bruxelles, ce mercredi 1er novembre, Carles Puidgemont a publié un communiqué annonçant qu'il n'irait pas à la convocation, précisant que certains de ses ministres iraient devant l'audience "dénoncer la volonté de la justice espagnole de poursuivre des idées politiques", tandis que les autres "resteront à Bruxelles pour dénoncer devant la communauté internationale ce procès politique". Et n'a pas manqué de dénoncer un "procès politique" conduit "sous les ordres de l'État espagnol".
À la radio-télévision flamande VTM Nieuws, mardi soir, Me Bekaert, qui a combattu pendant des années avec succès l’extradition vers l’Espagne deux Basques accusés par la justice espagnole de liens avec l’ETA, a expliqué qu'"il ne pensait pas que son client avait l'intention dans les semaines à venir de rentrer en Espagne". À moins qu'il ne soit ramené de force donc… Les juges devront en décider. Aucune date de délibéré n'a été donnée.