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La justice française refuse d'ordonner l'expulsion libératrice du Libanais Georges Ibrahim Abdallah

La justice a refusé d'ordonner l'expulsion de Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la perpétuité pour complicité d'assassinat de diplomates américain et israélien en 1987 mais libérable depuis 1999, selon le droit.

C'eut été une ordonnance libératrice. La justice administrative française a refusé ce 10 février d'ordonner l'expulsion de l'un des plus anciens détenus de l'Hexagone, le militant communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la perpétuité pour complicité d'assassinat de deux diplomates américain et israélien en 1987. Cet arrêté d'expulsion de France était selon sa défense une étape nécessaire en vue d'une possible libération.

Incarcéré depuis plus de 37 ans – actuellement détenu dans la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) – Georges Ibrahim Abdallah a vu ses huit demandes de libération conditionnelle rejetées. A la neuvième, en 2013, le tribunal d’application des peines avait accordé sa libération mais l'avait conditionnée à une expulsion vers le Liban, ont rappelé ses soutiens dans un texte publié en octobre 2021. «Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, refuse de signer l'arrêté d'expulsion. Le motif ? Georges Abdallah refuse de se repentir. L’Etat français poursuit son acharnement», déploraient alors les signataires du texte.

Dans sa décision, consultée par l'AFP, le tribunal administratif de Paris explique qu'il ne peut ordonner au ministère de l'Intérieur de prendre un tel arrêté.

Dans un communiqué publié ce 10 février, le collectif Palestine vaincra, très actif soutien à Georges Ibrahim Abdallah, explique que la requête auprès du tribunal administratif avait été déposée il y a plus d’un an par son avocat Jean-Louis Chalanset alors qu’un arrêt d’expulsion conditionne la libération du militant libanais emprisonné en France depuis plus de 37 ans.

Selon des photos et des vidéos postées sur la page de soutien sur Facebook Free Georges Ibrahim Abdallah, suivie par plus de 15 000 personnes, des rassemblements se sont tenus au Liban, en Tunisie, en Turquie et en France ces 9 et 10 février en attente de la décision du tribunal.

A Paris, ils étaient quelques dizaines dans le IVe arrondissement à brandir des slogans en faveur du militant et des drapeaux palestiniens.

«Nous sommes tous Georges Abdallah», scandaient pour leur part ses soutiens à Beyrouth le 9 février au soir.

Georges Ibrahim Abdallah avait été condamné en 1987 à la détention à perpétuité – le procureur avait requis dix ans de prison – pour complicité dans l'assassinat à Paris de deux diplomates, américain et israélien, qualifiés d'«espions de la CIA et du Mossad» par Yves Bonnet, à l'époque patron du service de renseignement du ministère français de l'Intérieur.

L'inculpation du militant communiste était basée sur le fait que des armes ayant servi à tuer les deux hommes avaient été retrouvées dans l'appartement parisien dont il payait le loyer.

Durant la guerre du Liban, Georges Ibrahim Abdallah rejoint le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) puis les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), toutes deux communistes. En pleine guerre avec Israël au début des années 1980, les FARL ont revendiqué plusieurs assassinats ou tentatives d'assassinat sur des diplomates ou des militaires américains et israéliens, en France. «Cette condamnation [de Georges Abdallah] à la plus lourde peine du code pénal français ne repose sur aucune charge directe mais sur une complicité présumée d’homicide volontaire», dénonce pour sa part l’Association France-Palestine Solidarité, également très active dans son soutien au prisonnier.


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