Après les diplomates, des élèves de l’ENA appellent à la grève
Le syndicat UFSE-CGT a appelé les élèves, jeudi, à protester contre les conditions de leur scolarité, alors que leur établissement a été profondément transformé pour devenir l’Institut national du service public.
La colère gronde dans la haute fonction publique. Le même jour que la mobilisation de diplomates, le syndicat UFSE-CGT a lancé, jeudi 2 juin, un appel à la grève pour le 9 juin aux élèves de la dernière promotion de l’Ecole nationale de l’administration (ENA), qu’ils terminent désormais au sein de l’Institut national du service public (INSP). Une telle mobilisation est dictée par les « modalités chaotiques de la scolarité », explique le syndicat dans un communiqué, et le préavis de grève concerne le 9 juin et « les jours suivants ».
L’UFSE-CGT dénonce notamment le « mal-être croissant » engendré par les « bouleversements dans un contexte d’impréparation manifeste » de la suppression de l’ENA, depuis janvier, ainsi que la « rupture » des engagements pris par l’Etat concernant la liste des postes proposés aux élèves-fonctionnaires à l’issue de leur formation. Des « postes qui étaient autrefois proposés à la sortie de l’ENA sont désormais confiés à des agents contractuels », souligne en particulier le syndicat.
L’INSP a succédé, le 1er janvier, à l’ENA, créée en 1945 par le général de Gaulle et dont Emmanuel Macron avait annoncé, en avril 2021, la suppression, dans le cadre d’une vaste réforme de la haute fonction publique. L’ultime promotion 2021-2022 de la grande école strasbourgeoise, qui s’est donné le nom de la grande figure de la Résistance Germaine Tillion, achève donc sa scolarité au sein de l’INSP.
L’objectif de cette réforme est, notamment, de diversifier les profils des élèves, avec une modification du concours d’entrée. Mais, selon la CGT, « les grandes orientations formulées à la création de l’INSP n’ont donné lieu à aucune transformation positive, à ce stade ».
Cet appel à la mobilisation a été lancé le jour où les diplomates français ont fait grève, pour la première fois depuis vingt ans, afin de protester contre la réforme de la haute fonction publique, qui aboutit notamment à la suppression du corps spécifique des diplomates.