Procès des Barjols : jusqu'à 5 ans de prison requis contre le groupe d'ultradroite

La procureure a requis la prison ferme contre le groupuscule d'extrême droite des Barjols, soupçonné d'avoir préparé un attentat contre Emmanuel Macron.

Treize militants du groupe d'ultradroite des Barjols comparaissent devant le tribunal de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir préparé des actions violentes contre des migrants, des mosquées ou des élus. Des peines allant de un an avec sursis à cinq ans de prison ferme, ainsi qu'une relaxe, ont été requises jeudi. La peine la plus lourde a été réclamée contre Jean-Pierre Bouyer pour son rôle jugé « moteur » dans un projet d'assassinat d'Emmanuel Macron fin 2018.

La procureure antiterroriste a requis trois ans de prison ferme contre Denis Collinet, le fondateur de ce groupuscule qui véhiculait une « idéologie du chaos » et a été un « incubateur d'actions violentes ». Tout au long de son réquisitoire, la procureure s'est efforcée de restituer à ce dossier son « exacte nature » : « Il ne peut pas faire l'objet d'une analyse binaire », a-t-elle détaillé, « il n'est ni rien, ni tout ».

Si leurs projets peuvent sembler « farfelus » ou inaboutis, les membres « actifs » des Barjols ont bien participé à des entraînements et à des réunions de préparation pour s'en prendre à des élus ou à des camps de migrants, avec l'objectif que « la peur change de camp », a clamé la représentante de l'accusation.

Des « points communs » avec les djihadistes

Selon elle, le projet d'assassiner le chef de l'État au début novembre 2018, dont sont soupçonnés 4 des 13 prévenus, est « l'aboutissement de tout ce qui s'est passé auparavant au sein des Barjols ». Répondant par avance à la défense, la procureure a admis que les Barjols étaient « animés d'une révolte sociale » qui fait écho au mouvement des Gilets jaunes, alors en pleine éclosion. Mais établir un parallèle entre les deux mouvances reviendrait, selon elle, à « tordre le cou à la réalité des faits ».

Les Barjols, a-t-elle argumenté, n'étaient pas focalisés sur le prix des carburants ou les 80 km/h, mais sur une double « obsession » : « la haine » contre les migrants et contre Emmanuel Macron. Pour établir la dangerosité des prévenus, la procureure a relevé des « points communs » avec les djihadistes. Une même « fascination pour la violence » et la même lutte contre « les impurs » : les « mécréants » dans un cas, les migrants dans l'autre.

« Oserait-on, si ce dossier était lié au djihadisme, vous dire que les éléments matériels sont insuffisants ? » a-t-elle lancé au tribunal, ajoutant : « Pourquoi devrait-on avoir plus de mansuétude dans un dossier d'ultradroite ? » Fin des débats prévue vendredi.


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